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LAÏCITÉ, l’Eglise peut-elle s’exprimer ?

L’année 2021 a été l’occasion de nombreux débats autour de la laïcité, principalement en amont de la promulgation de la loi du 24 aout 2011 dite loi confortant les principes de la république dans lesquels les articles 68 à 88 ont pour objet de garantir le libre exercice du culte.

 

Selon Nicolas Cadène, ancien rapporteur général de l’observatoire de la laïcité, la laïcité c’est d’abord la Liberté. Liberté de croire, de ne pas croire, de ne plus croire, liberté de pratiquer son culte ou de critiquer une religion. La laïcité suppose la neutralité de l’État et de l’administration publique, de toutes les missions de service publique. C’est parce que l’État est aconfessionnel, séparé des organisations religieuses, que son administration se montre neutre et impartiale vis-à-vis de ses usagers. Il n’y a que des citoyennes et des citoyens à égalité de droits et de devoirs quelles que soient leurs croyances et leurs convictions.

 

En France on peut ainsi pratiquer et promouvoir une religion mais aussi la contester : Liberté. La neutralité de l’État, garantie de l’égalité républicaine, et la composante de ces deux principes, contribuent à l’idéal républicain de fraternité.

Emmanuelle Seybolt, présidente du Conseil national de l’Eglise Protestante unie de France, à partir de Marc 12, 17 « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu » y voit une mise en garde contre le mélange des pouvoirs. La religion et la foi sont du domaine de la conviction alors que le pouvoir politique même adossé à des convictions doit gouverner de manière responsable pour l’ensemble des habitants. Lorsque religion et pouvoir sont liés, la tyrannie n’est pas loin.

 

Dans les récents débats, on a assisté à un glissement de la notion de laïcité, ce qui crée de la confusion et parfois de l’incompréhension chez les croyants. La laïcité signifie la neutralité de l’État mais pas celle des citoyens, des usagers. La laïcité n’impose pas que les religions soient réservées à la sphère privée mais ce principe n’exige pas des croyants une autocensure, une invisibilité et un retrait de l’espace public. Notre Eglise peut afficher ses convictions, ses actions, s’exprimer et œuvrer pour relever les grands défis du monde actuel.

 

Isabelle Gabaix

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